Les piliers de la terre de Ken Folett
Par Jessyca Farrugia le 04 novembre, - Billets du jour, Bonjour - Lien permanent
« Tiens, cadeau ! » M’a-t-on dit en m’offrant ce pavé. Les Piliers de la Terre de Ken Follett. 1050 pages. Ecrites tout petit. Le cadeau empoisonné.
Et puis je l’ai ouvert. Et dès la première page plus rien d’autre n’exista que ce livre, cette œuvre gigantesque qui coupe le souffle par sa grandeur. Comme cette quête de la cathédrale parfaite que poursuit le héros de l’histoire, Tom le bâtisseur. Comme la haine qui semble motiver la vie des hommes. Comme l’amour qui prend des chemins toujours plus tortueux. Comme la passion qui transpire de l’encre de chaque page. Comme la vie.
Pendant une semaine j’ai vécu au rythme de ces personnages de l’Angleterre du 12ème siècle. De la fille du comte déchu au moine persuadé de la toute puissance de son église en passant par la femme décrétée sorcière et l’humble paysan, tous paraissent réel et prêts à sortir de ces pages. J’ai lutté avec eux pour leur survie, tremblé devant la noirceur des complots. J’ai espéré, persévéré. Je suis tombée, me suis relevée. Et je suis arrivée à la fin. Blessée, meurtrie, abasourdie, laissant certains de ces personnages derrière moi. Un dénouement que l’on attend, que l’on espère, que l’on redoute. Et quand la fin arrive, c’est trop tôt. On supplie les personnages de nous garder avec eux, de ne pas nous abandonner à la platitude de notre 21ème siècle. On veut faire partie de cette fresque historique construite au rythme des passions de chacun. Et on en fait partie. Et puis la dernière phrase : « le monde ne serait plus tout à fait le même ».Et c’est vrai. Il y a ce pincement au cœur comme lorsqu’on quitte quelqu’un qu’on aime.
Je prends mon livre et je vais voir mon amie. « Tiens, cadeau ! » Elle fronce les sourcils, d’un air dubitatif, mais elle aimera.
Je n’ai jamais revu mon livre. Il tourne et raconte son histoire à tous ceux qui l’ouvrent. Je ne sais même pas si je connais la personne qui le lit en ce moment, ou combien l’on eut entre les mains. Mais je sais qu’ils l’ont aimé.