Jessyca Farrugia --------- Le monde merveilleux de la pub

Mercredi dernier, le 29 avril, les professionnels aquitains de la communication s'étaient donnés rendez vous au Théâtre du Casino de Bordeaux, pour la fameuse nuit de la com, organisée par l'APACOM.

Je dirais que c'est un peu "l'endroit où il fallait être" quand on travaille dans la pub. Ou l'endroit où il fallait qu'on te voit, plutôt!

Selon la très jolie invitation que nous avons reçue, la soirée s'organisait en 3 temps que voici :

- 18h30. Une conférence avec des intervenants nationaux et aquitains pour discuter du "nouveau communicant",

- 20h30. Une remise des prix des campagnes de com ayant été présentées dans différentes catégories,

- 21h30. Cocktail dinatoire et ... Fiesta!

Bon ça c'est sur le papier...Mais c'était comment là bas?

De mon coté, j'avais pas mal de boulot mercredi, alors sortir à 18h pour être là bas à 18h30 était mission impossible. Je suis donc arrivée à 20h30. Dieu soit loué, dans le monde de la pub, on est toujours en retard, donc, la conférence n'était pas terminée!

Le débat s'articulait autour de 2 animateurs : Marie-Laure Hubert-Nasser et Thierry Passemard (mon boss) , et réunissait les cinq intervenants suivants : Olivier Ossard, co-président de Publicis (mon ex boss), Franck Mainetti, responsable régional de la communication du groupe Total, Pierre-Yves Frelaux, président de TBWA/Corporate, Vincent Relave, directeur national de la communication de La Poste et Thierry Blandinière, directeur général du groupe Maïsadour.

Bon, je ne vais pas vous faire un résumé de la conférence, car vu que je suis arrivée 2 heures en retard, je serais un peu mal placée pour relayer le message, mais en conclusion "c'est l'idée qui fera la com de demain" (Parce qu'aujourd'hui non?).

Bon bon bon... suite à mon dernier billet très polémique (merci, j'adoooore !) je me suis dit que j'allais laisser vos esprits et le mien se reposer un peu. Sus à la polémique donc, et place à la légèreté...ou pas.

On le sait, nos médias sont saturés de pubs, résultat, ça diminue carrément son efficacité. Désormais, le nouveau lieu à la mode pour faire sa com, c'est la rue. C'est ce qu'on appelle dans notre jargon, "le street maketing". Oui c'est juste la traduction en anglais, mais vous comprenez, ça fait tellement plus classe...

Voici donc un exemple de street marketing pour la salle de sport Fitness First's (en collaboration avec l'agence N=5). Rassurez vous, vous ne trouverez pas ça en France pour le moment...c'est seulement aux pays-bas.

Voici un abris bus tout simple :

Sauf que quand vous vous asseyez sur votre banc, ô joie...

Nous les filles, on connait bien Body Shop. Perso, j'ai la carte de fidélité, et à l'occasion des soldes hier, je suis allée faire un p'tit tour dans leur boutique de Bordeaux...Et là, plein de soldes. Ça aurait été péché de pas acheter! Pour le prix d'un seul produit, j'en ai eu 3! A l'heure où je vous écris, je suis lavée (heureusement!) mais aussi exfoliée, crémée, et je sens bon les fruits de la passion! C'était pas le sujet? Ah, oui pardon....

Donc revenons en à nos moutons. Nous les filles, on connait et on aime Body shop. Parce que tous ces produits sentent bon les fruits, parce que les boutiques sont chaleureuses et qu'on s'y sent presqu'en famille.

Et surtout parce qu'à travers Dame Anita Roddick, The Body Shop a démontré au monde que « le commerce peut faire changer le monde » et surtout le monde de la beauté. Comment? En développant un programme de Commerce Equitable qui établit des relations commerciales durables avec les communautés défavorisées du monde entier, permettant ainsi à un maximum de personnes de ces communautés d’acquérir une indépendance financière et sociale. À ce jour, plus de 60 % de leurs produits contiennent au moins un ingrédient issu de ce programme unique en son genre. D'ailleurs, aujourd'hui, dans toutes les écoles de commerce et marketing, on étudie le cas Body shop!

Le fait nouveau à propos de Body shop, c'est que la marque a fait du viral...vers les blogueuses en invitant 12 d’entre elles (via BuzzParadise, la plateforme qui met en relation les marques et les blogueurs) à se rendre rue Rivoli à Paris pour venir découvrir ses petits secrets.

Encore un buzz à la Une cette semaine...Bon j'en parle parce que je me suis interrogée sur le sujet quelque temps, mais je vais la faire courte...Pour moi c'est l'exemple d'un buzz qui interpelle sur le coup, mais qu'on oublie à peine la situation révélée.

Souvenez vous, la semaine dernière, on voit apparaître sur les murs du 11ème arrondissement de Paris l’affiche détournée du célèbre graphiste américain Franck Shepard Fairey pour Barack Obama, cette fois avec le portrait de Nicolas Sarkozy.

Mais d'où ça vient? Des jeunesses UMP? Cap, pas cap? Mais l'Élysée dément, et l'affaire est lancée (forcément!). Le week-end suivant, des affiches continuent de fleurir dans la capitale, le buzz devient exponentiel, les médias en parlent et ainsi de suite...

Vous le savez, dans ce blog j'aime vous présenter les dernières news ou tendances de com. Réfléchir au sens profond des messages véhiculés par les publicités, reflet des temps, des mœurs...Bref analyser notre société de communication à travers mon regard de chef de pub.

Je continue avec une pub tout en finesse et délicatesse. Une réflexion de Burger King, sur les atouts de son Long Chiken. Mais ça va beaucoup plus loin, je crois qu'il s'agit d'une réflexion globale sur notre société de sur-consommation.

Je vous laisse 15 s' pour regarder cette vidéo, chef d'œuvre de l'art publicitaire.

Énorme, n'est ce pas?

Je viens de trouver sur le génial blog de Shake studio, une vidéo super marrante. Une vision extrêmement parisienne de la publicité.

Je ne vous en dis pas plus. Prenez 3min, et moquez vous de mon petit monde.

Attention : vidéo déconseillée aux moins de 12 ans.

Je vous parle assez souvent de communication politique pour que vous ayez compris que ce sujet me passionne. A tel point que j'ai fait mon mémoire de fin d'études dessus. A tel point que l'actuelle campagne présidentielle américaine est devenu mon petit Dallas à moi.

Avec ces questions qui nous taraudent tous : ...mais enfin il s'agit de l'avenir d'une nation...pourquoi ce spectacle à la Jerry Springer show? Où est le sérieux? Pourquoi tant de millions dépensés pour faire campagne alors que la crise fait rage? Comment ces hommes peuvent ils se vendre "comme des paquets de lessive"? C'est quoi cette peopolisation de la vie politique? Où est la politique là dedans?

Tant d'ambivalence, tant de questions étiques, morales, sociétales...miam! Du petit lait...

Et bien je ne suis pas la seule à penser ainsi : la bible du marketing, "Adage" a nominé les deux candidats à la Maison blanche au titre de meilleur «marketer» de l'année. Sidérant, n'est ce pas? Le symbole par excellence du monde dans lequel nous vivons! Les hommes politiques reconnus et affichés comme des marketeurs par les pros de ces professions! "Entrez dans le cercle, guys, ne vous cachez plus, ne faites pas les modestes, allons, vous êtes des nôtres."

Imaginez...

Don't vote! C'est le mot d'ordre d'une campagne réunissant une pléiade de stars hollywoodiennes. Qui disent non au vote? Sacrilège!!! Indignons nous, sus aux américains !!! Mais non, pas de soucis...c'est du second degré...mais si, vous savez, ce que les publicitaires français ont tant de mal à manier? Ha oui, là vous voyez tout de suite mieux...

Je disais donc, alors que l'élection présidentielle américaine opposant Obama à McCain approche à grand pas, les plus grandes stars américaines comme Courtney Cox, Benicio del Toro, Eva Longoria, Forest Whitaker, Ashton Kutcher, Nathalie Portman, Dustin Hoffman, Jennifer Hanniston, et Leonardo DiCaprio, (j'en passe plein mais je ne retiens jamais leur nom, à tous ces peoples) se sont unies pour mobiliser la conscience politique de l'Amérique.

La rumeur voudrait que suite à la révélation surprenante du moteur de recherche google qui annonçait récemment que seul un citoyen américain sur 4 serait inscrit sur les listes électorales, le star système, bouleversé, se serait réuni chez Léo himself pour tourner cette vidéo de 5min. (Ça y est je fais du people dans mon blog...)

La petite vidéo que vous pourrez voir juste là, dessous, a pour but d'inciter les citoyens à s'inscrire sur les listes électorales. Ici pas de "il faut voter, c'est un droit pour lesquels vos ancêtres se sont battus" moralisateur. Non, on a des droits, tout plein de droits, on s'en fiche de celui là...Ici, on joue le second degré et la proximité. Un petit film qui mélange savamment humour et gravité.

La pub peut choquer, comme on le voit dans vos commentaires. Et WWF est réputée pour faire fort...

Mais je pense qu'il n'est pas nécessaire d'entrer dans le trash pour faire passer le message. Un exemple? Ma pub préférée de WWF.

(Le tout petit sous titre dit en substance : "Quand on vous dit que le poisson disparaît, ce n’est pas une blague".)

Je suis tombée dessus, un 1er avril, dans un quotidien, et j'ai bien faillit la louper. A première vue, l'image n'a rien de beau et n'interpelle pas forcément. Et justement elle est tellement anodine qu'on se penche dessus pour comprendre.

Et on comprend.

C'est cynique juste ce qu'il faut.

BIG BADABOOM sur le PAF ! Lors de sa conférence qui s’est tenue à l’Elysée le Mardi 8 Janvier, notre président a mis sur le tapis une réflexion sur «la suppression totale de la publicité sur les chaînes publiques» de télévision.

Un débat loin d’être novateur certes, mais ce qui le rend si vendeur, c’est la rapidité d’action habituelle de notre président… Sitôt dit, sitôt fait ! Christine Albanel la ministre de la Culture et de la Communication est d’ors et déjà en train de travailler sur le nouveau projet de loi sur l’audiovisuel qu’elle présentera en février 2008.

Tout cela parait un peu flou et entraine pas mal de questions sans réponse. Alors qu’en est il vraiment de cette « réflexion » et quelles pourraient être ses conséquences sur le paf ?

Ca fait mal !

Annonceurs et agences de pub : serrez les dents : l'étude Publicité & Société sur notre relation à la publicité le confirme: la rupture entre les Français et la pub s'aggrave. Pourtant chaque année, on y croit « Allez, les français, la pub vous aime, aimez la ! » Ben non.

Ces enquêtes initiées il y a quatre ans par Australie et Ipsos, ne font, les unes après les autres, que retourner le couteau dans la plaie : les français deviennent de plus en plus «publiphobes» et avouent être excédés par l’intrusion de la publicité.

Et c’est bien dommage car les résultats montrent dans le même temps que nous continuons à apprécier les marques, surtout les grandes ! Elles sont de plus en plus innovantes pour 73% d’entre nous, donnent plus envie à 71%, procurent du plaisir à acheter à 67% et même nous rassurent à 65% !!! Le grand amour, quoi !

En revanche, pour la pub, c’est la soupe à la grimace :

En un temps record, l’e-pub est passée du statut de « média de complément » à celui de 3ème support publicitaire en France avec 13,6% des PDM, derrière la Presse, éternel leader avec 29,8% des PDM et la télévision avec 27% des PDM. Du jamais vu en si peu de temps ! Le on-line est ainsi le média qui aura connu la plus forte croissance annuelle en France avec un score de +43,4% entre 2006 et 2007 soit une recette de 185,3 millions d'euros !

Pourquoi cette envolée ?

Quelle douce symphonie que cette rumeur médiatique autour de notre cour moderne ! Décrypter les messages que notre élite veut nous faire passer pour découvrir alors ce qui se cache derrière. La communication politique est LE régal de ceux qui aiment la communication…et ne détestent pas la politique !

Oui, je sais, une grande majorité critique la communication politique et ses dérives. Ces garants de notre morale républicaine, les « c’était mieux avant » louent la belle époque où nos élus restaient intouchables dans leur tour d’ivoire, et critiquent, campagne après campagne, l’inflation des sondages jouant les prescripteurs, la multiplication d’images de moins en moins politiques, et bien sûr, les candidats qui se vendent comme des marques de lessives…Et oui, la communication est accusée d’amener tous les maux du monde dans la politique. Cliquez ICI pour voir les slides de présentation.